Graflex Speed Graphic et Aero Ektar

J’ai déjà parlé des chambres photo et surtout de MA Graflex Super Graphic (notamment son association avec le Lomograflok), ses mouvements, ses effets de flou et de netteté, ses multiples formats du Polaroid à la pellicule… Celles et ceux qui sont venus faire des portraits sont forcément passés devant l’œil de cette Graflex.
J’ai maintenant une deuxième Graflex ! Celle-ci est une Speed Graphic (à gauche sur la photo) et ce qui est intéressant c’est ce large objectif…

Graflex et Graflex

Aero Ektar

L’Aero Ektar a été fabriqué par Kodak pendant la Seconde Guerre mondiale pour faire de la photographie aérienne. Il est donc volumineux mais surtout, il ouvre à 2.5 ! Oui 2.5 ! La mise au point peut se faire au mm. La zone de netteté est ultra pointilleuse comme je l’aime, le flou de profondeur est immense, les photos sont pleines de douceur… La 1ère fois que j’ai vu une image prise à l’Aero Ektar, j’ai été fasciné. Il fallait qu’un jour on se rencontre !


Problèmes (oui au pluriel) : le Kodak Aero Ektar ne se trouve pas facilement, coûte (très/trop) cher et il ne s’adapte pas sur n’importe quel appareil puisqu’il n’a pas d’obturateur ! Il laisse donc passer continuellement la lumière sur le plan film et comme vous le savez, exposer du film à la lumière, ça le détruit.
C’est donc ici qu’intervient la…

Graflex Speed Graphic

Speed Graphic Serial Number

Cette chambre possède un obturateur à rideau. Elle a donc son propre obturateur qui vient protéger le film. Il y a des personnes ingénieuses qui ont ainsi adapté l’Aero Ektar sur les Graflex Speed Graphic et qui nous ont permis de profiter de ses effets éblouissants.

Le rideau à l’arrière est fermé, ce qui va protéger le film de la lumière.

Quand j’ai reçu cette Speed Graphic, j’avais beau pratiquer la Graflex Super Graphic depuis quelques années, je me suis retrouvé comme une poule devant un couteau. Difficile de comprendre comment fonctionnait ce rideau et comment régler les vitesses.
Si un jour vous vous retrouvez dans le même cas, voilà comment ça marche :

La molette en haut à gauche sert à remonter le rideau. En tournant, on a les vitesses qui s’affichent dans le cadran juste en dessous. Le levier tout en bas permet de changer les vitesses pour un même arrêt. On peut avoir ainsi 1/30e ou 1/60e par exemple. En bas à droite, l’espèce d’interrupteur, c’est le déclencheur.

On peut donner un peu de « mouvement » mais beaucoup moins que ma Super Graphic qui se tord dans tous les sens. Ici, on peut incliner l’objectif et décentrer gauche-droite, pas « tordre » le soufflet. Mais avec une très grande ouverture, rajouter du mouvement me semble périlleux.

On règle le cadrage et la mise au point en faisant avancer la chambre sur les rails. On contrôle l’image grâce au dépoli qui ici est très net, mais on peut se mettre sous un tissu pour mieux voir. Oui, dans une chambre on voit à l’envers. Les marques sur le dépoli correspondent à d’autres formats de film que le 4×5. Le plus petit est le FP100C. Il m’a fallu quelques essais pour trouver le bon cadre.
Et si vous suivez depuis le début, une fois qu’on a fait tout ça, la photo est prête, on règle la vitesse en tournant la molette et en remontant le rideau.

On enlève le dépoli pour mettre un dos Lomograflok, Polaroid 405 ou on fait glisser un châssis dans le dépoli. Les fixations sont Graflok et permettent de fixer de nombreux dos différents donc de nombreuses sortes de films différentes : plan film 4×5, Polaroid, Instax, Pellicule 120… Les chambres ne manquent pas de ressources.
Il n’y a plus qu’à appuyer sur le déclencheur.

Voilà les images de mes tous premiers essais. Le but était de me familiariser avec l’appareil. Et le mieux est de le faire d’abord avec des objets qui supportent les très longs temps de pose et les photos ratées. J’ai fait de l’instantané pour avoir tout de suite les résultats. J’ai testé du FP100C et de l’Instax Wide, c’est pour ça qu’il y a des répétitions. Et je suis satisfait du résultat !

Comme d’habitude, si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser !

CCédric Écrit par :