En juin, je suis passé à Rome et je n’ai pas encore traité toutes mes photos. Pour les 5 photos du mois, ça sera moins touristique. Mais à part quelques centaines de photos, j’ai ramené de la capitale italienne quelques considérations sur nos pratiques. Bien sûr, le cœur historique de la ville est noyé sous le tourisme, phénomène auquel j’ai contribué mais qui pose questions. Dans le domaine de l’image, j’ai constaté les problèmes de la photo instagrammable. La première fois que je suis allé à Rome, on m’avait conseillé un point de vue pour prendre une photo plutôt originale. A l’époque, il n’y avait personne. Aujourd’hui, c’est devenu un « spot ». Les loueurs de side-car Vespa y déposent leurs touristes, les groupes d’ados y arrivent en masse, il faut faire la queue pour prendre sa photo qui sera exactement la même que les centaines d’autres personnes avant et après et vite l’expédier sur Insta. J’ai passé mon tour et j’ai continué ma promenade.
Autre constat, la plupart des personnes se prennent en photo. Ce n’est plus le lieu qui compte, c’est soi. On a bien sûr tous fait des photos souvenirs à tel endroit mais c’était une ou deux photos parmi toutes les autres. D’ailleurs, ça ne nous amusait pas plus que ça. Aujourd’hui, pour des milliers de personnes, ce n’est pas la fontaine de Trévi qui compte, c’est soi-même devant la fontaine. Une fois la phone-photo prise on va vite faire la même chose vers un autre lieu. En rentrant chez eux, ces gens n’auront à voir et à montrer que des photos d’eux. A la terrasse d’un glacier, je n’ai pu qu’être affligé en voyant que chaque personne qui sortait prenait en photo… sa glace. Et que dire de ceux qui marchent en filmant… On râlait pour le principe (et pour la longueur) lors des soirées diapos chez le tonton qui revenait du Sénégal mais qui en même temps nous faisait voyager. J’imagine le calvaire de voir les vidéos de quelqu’un qui marche dans la rue ou des dizaines de photos selfies !
Cet article est posté le 7 juillet à quelques heures d’une élection sinistrement historique. Depuis 15 jours, mon côté punk ne peut que saluer le retour sur les réseaux de Porcherie des Bérurier Noir à l’Olympia… j’y étais 😉 En 1989 comme en 2024 comme dans 200 ans, nous serons toujours contre tous les fascistes !
J’en oublierai presque les 5 photos du mois qui je l’espère vous sortiront un peu de cette grave actualité.
Canon EOS R5
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